
En tant que propriétaire, vous voyez votre mur de briques comme un tout. L’erreur est de croire que sa force réside dans la brique elle-même. La vérité, c’est que la santé et la longévité de toute votre façade dépendent d’un seul élément sacrifiable : le joint de mortier. Cet article vous apprend à voir vos joints non comme une faiblesse, mais comme le système de défense de votre maison, et comment un entretien ciblé est l’investissement le plus intelligent que vous puissiez faire.
Quand vous regardez la façade de votre maison, vos yeux sont naturellement attirés par la couleur et la texture de la brique. C’est normal. La brique est noble, solide. Les joints de mortier, eux, sont discrets, presque invisibles. On ne s’en préoccupe que lorsqu’ils commencent à s’effriter, à se creuser, ou pire, à laisser passer l’eau. On pense alors qu’il s’agit d’une simple usure, d’un défaut à corriger. C’est une vision incomplète, et potentiellement coûteuse.
De maçon à propriétaire, laissez-moi vous confier un secret de chantier transmis sur trois générations : le joint de mortier n’est pas qu’un simple « ciment » qui tient les briques ensemble. C’est un composant technique conçu pour être le point faible. Il agit comme un fusible structurel, un élément sacrifiable qui absorbe les contraintes et protège la brique, qui elle, est beaucoup plus chère et complexe à remplacer. Ignorer un joint vieillissant, c’est comme ignorer le témoin d’huile sur votre tableau de bord. La vraie catastrophe n’est pas loin.
Mais si la clé n’était pas de réparer les dégâts quand ils apparaissent, mais de comprendre le rôle de gardien de vos joints pour anticiper leur vieillissement ? Si au lieu de subir, vous pouviez gérer activement la santé de votre maçonnerie ? C’est précisément ce que nous allons voir. Nous allons mettre de côté les idées reçues et nous concentrer sur l’essentiel : comment diagnostiquer, choisir le bon « remède », et entretenir ce système immunitaire mural pour garantir des décennies de tranquillité.
Cet article vous guidera à travers les étapes cruciales de l’entretien de vos joints de mortier, depuis le diagnostic simple jusqu’aux secrets d’une réparation durable et rentable, le tout adapté aux spécificités du climat québécois. Plongeons au cœur de votre mur pour en comprendre les rouages.
Sommaire : Comprendre et maîtriser l’art du rejointoiement de la brique
- Le test du tournevis : le diagnostic simple pour évaluer la santé de vos joints de mortier
- Le bon mortier pour le bon mur : l’erreur de compatibilité qui peut coûter cher
- L’art de creuser le joint : la préparation pour un rejointoiement qui adhère parfaitement
- La signature du maçon : choisir la bonne finition pour vos joints de mortier
- Rejointoyer un mur : combien ça coûte et pourquoi c’est l’un des investissements les plus rentables pour votre maison
- Le rejointoiement : la chirurgie esthétique et structurelle de vos murs en brique
- Les fissures en escalier dans la brique : le signal d’alarme d’un mouvement de fondation
- Le gardien de vos murs : le guide d’entretien pour une maçonnerie qui traverse le temps
Le test du tournevis : le diagnostic simple pour évaluer la santé de vos joints de mortier
Avant même de penser à appeler un maçon, vous pouvez réaliser un premier diagnostic fiable avec un outil que vous avez probablement déjà : un simple tournevis plat. Ce geste, c’est le premier pas pour passer d’un propriétaire passif à un gestionnaire averti de votre bâtiment. L’idée n’est pas d’attaquer le mur, mais de « l’ausculter » pour évaluer la cohésion du mortier. Un joint sain est ferme et résiste à une pression modérée. Un joint malade, quant à lui, s’effritera comme du sable sec.
Cette inspection est particulièrement cruciale dans les zones les plus exposées. Portez une attention particulière aux 50 premiers centimètres au-dessus du sol, là où les sels de déglaçage font des ravages en hiver. Regardez aussi les zones sous les fenêtres et près des descentes de gouttières, où l’eau a tendance à ruisseler. La question à se poser n’est pas « est-ce que mon mortier est vieux ? », mais « est-ce que mon mortier remplit encore son rôle de bouclier ? ». Un effritement sur plus de 2 cm de profondeur est un signal clair : le fusible a sauté, il est temps d’agir avant que la brique elle-même ne soit menacée.
Votre plan d’action : l’audit des joints en 5 étapes
- Repérage des zones critiques : Équipez-vous d’un tournevis plat de taille moyenne. Inspectez visuellement votre façade et identifiez les zones qui semblent décolorées, humides ou où le mortier paraît déjà creusé. Concentrez-vous sur le bas des murs, les allèges et les contours des ouvertures.
- Sondage délicat : Sur une zone suspecte, grattez doucement le joint sur une longueur de 2 à 3 cm avec la pointe de votre tournevis. Appliquez une pression légère et constante, comme si vous grattiez une vieille peinture.
- Évaluation de la résistance : Observez la réaction du mortier. S’il résiste et que seule une fine poussière se détache, il est probablement en bon état. S’il s’effrite en grains de sable et que vous pouvez le creuser sans forcer, sa cohésion est compromise.
- Mesure du besoin d’intervention : Si le mortier s’effrite, enfoncez doucement le tournevis pour mesurer la profondeur de la dégradation. Une profondeur qui atteint ou dépasse 2 cm signifie que l’étanchéité n’est plus assurée. Le rejointoiement est alors fortement recommandé.
- Cartographie des priorités : Notez les zones les plus affectées. Cette simple cartographie sera un atout précieux, que vous décidiez de faire les travaux vous-même ou de demander un devis à un professionnel. Elle démontre que vous avez déjà posé un diagnostic proactif.
Le bon mortier pour le bon mur : l’erreur de compatibilité qui peut coûter cher
L’une des erreurs les plus graves en maçonnerie, et malheureusement l’une des plus courantes, est de croire que « plus c’est dur, mieux c’est ». Appliquer un mortier moderne à base de ciment Portland, très dur et imperméable, sur une maison ancienne dont les joints étaient à la chaux est une condamnation à mort pour vos briques. Pourquoi ? Parce que vous inversez le rôle du fusible. Le nouveau joint, plus résistant que la brique, va bloquer l’humidité à l’intérieur du mur. L’eau, ne pouvant plus s’évaporer par le joint, va migrer dans la brique elle-même. Au premier cycle de gel-dégel québécois, cette eau va geler, prendre de l’expansion et faire éclater votre brique de l’intérieur. C’est le phénomène de spalling, ou écaillage.
De manière générale, les mortiers à base de chaux sont reconnus comme étant plus performants dans notre climat. La croyance populaire voulant que plus le mortier est dur, plus il est résistant est fausse.
– Institut de la maçonnerie du Québec, Bulletin Maçonnerie-Info
Choisir le bon mortier, c’est donc assurer la respiration du mur. Un mortier à la chaux est plus souple et perméable à la vapeur d’eau. Il absorbe les mouvements du bâtiment et permet à l’humidité de s’échapper. Il continue de jouer son rôle de fusible, se sacrifiant lentement pour préserver la brique. Le choix dépend donc directement de l’âge de votre bâtiment. Un diagnostic juste est essentiel pour prescrire le bon remède.

Le tableau ci-dessous, adapté aux standards de la construction au Québec, est un guide de départ essentiel pour comprendre quel type de mortier est compatible avec votre propriété. C’est une information cruciale pour éviter des dommages irréversibles et coûteux.
| Période de construction | Type de mortier recommandé | Résistance (MPa) | Composition |
|---|---|---|---|
| Avant 1940 | Type O | 2 MPa | Chaux aérienne majoritaire |
| 1940-1980 | Type N | 3,5 MPa | Mélange chaux-ciment équilibré |
| Après 1980 | Type S | 12,5 MPa | Ciment Portland dominant |
L’art de creuser le joint : la préparation pour un rejointoiement qui adhère parfaitement
Un rejointoiement réussi ne dépend pas seulement du mortier que vous appliquez, mais surtout de la qualité de la préparation. C’est une étape fastidieuse mais absolument non-négociable. L’objectif est simple : enlever toute la partie friable de l’ancien mortier pour atteindre une base saine et solide sur laquelle le nouveau joint pourra s’ancrer durablement. Un travail fait à moitié, où l’on se contente de « beurrer » du nouveau mortier par-dessus l’ancien, est un gaspillage de temps et d’argent. Le nouveau joint, n’ayant pas de prise, se fissurera et tombera en quelques saisons à peine.
La règle d’or, reconnue par les professionnels, est de creuser le joint sur une profondeur équivalente à 2 à 2,5 fois l’épaisseur du joint lui-même. Si votre joint mesure 1 cm de large, vous devez donc creuser sur 2 à 2,5 cm de profondeur. Ce travail doit être fait avec précision, en utilisant un marteau et un burin ou un outil électrique adapté, en prenant grand soin de ne pas abîmer les arêtes des briques. Chaque brique ébréchée est une cicatrice permanente sur votre façade.
Une autre astuce de pro, souvent négligée par les amateurs, est l’humidification. Juste avant d’appliquer le nouveau mortier, la cavité du joint et les briques adjacentes doivent être légèrement humectées, par exemple avec un vaporisateur. Pourquoi ? Une brique sèche est comme une éponge. Si vous appliquez votre mortier frais sur une surface sèche, la brique va « boire » l’eau contenue dans le mortier trop rapidement. Ce séchage accéléré empêche la réaction chimique (la cure) de se faire correctement, ce qui résulte en un joint final faible, poudreux et peu adhérent. L’humidification garantit que le mortier conserve son eau et développe sa pleine résistance.
La signature du maçon : choisir la bonne finition pour vos joints de mortier
La finition du joint de mortier n’est pas qu’un détail esthétique; c’est la véritable signature du maçon. Elle a un impact direct sur l’apparence de votre façade, mais aussi et surtout sur sa capacité à évacuer l’eau de pluie et à résister aux assauts du climat québécois. Chaque type de finition offre un compromis différent entre le style historique et la performance technique. Le choix doit donc être réfléchi, en harmonie avec l’âge et l’architecture de votre maison.
Un joint bien profilé compacte la surface du mortier, le rendant plus dense et moins perméable aux infiltrations d’eau. Les finitions concaves ou en « V », par exemple, sont excellentes pour diriger l’eau vers l’extérieur et sont donc très performantes. À l’inverse, une finition à ras, bien que populaire pour son look moderne, laisse une surface plus exposée et est généralement moins durable sous nos latitudes. Il est fascinant de constater que certaines techniques anciennes, comme le joint « au bicycle », bien que considérées moins parfaites techniquement, ont prouvé leur valeur sur des bâtiments centenaires.
La finition à angle, en biseau, bien que considérée supérieure à un joint rond ou creux, ne correspond pas à la période de construction de votre bâtiment. Si un joint creux, un joint au bicycle, est considéré moins durable qu’un joint rond ou en biseau, vous pouvez anticiper une bonne durée de vie pour ce type de joint (plusieurs parements de maçonnerie de briques avec des joints creux s’approchent de leur centenaire).
– APMAQ, Guide de restauration patrimoniale
Respecter le style original de votre bâtiment est souvent le meilleur choix, non seulement pour des raisons patrimoniales, mais aussi parce que les techniques d’origine étaient adaptées au comportement des matériaux de l’époque. Voici un aperçu des finitions les plus courantes et de leur contexte :
- Finition concave : Très répandue et efficace, elle est idéale pour de nombreux styles, notamment les bungalows des années 60-70, grâce à son excellente évacuation de l’eau.
- Finition en V : Offre un drainage optimal et un look net, souvent recommandée pour les maisons de style victorien.
- Finition à ras : Donne un aspect lisse et moderne, mais sa durabilité peut être moindre au Québec car elle n’offre pas de pente pour l’écoulement.
- Finition au bicycle (creux) : Caractéristique du patrimoine, cette finition a une durée de vie surprenante et respecte l’authenticité des bâtiments anciens.
- Finition en biseau : Techniquement très performante, mais peut créer un anachronisme visuel sur une maison patrimoniale.
Rejointoyer un mur : combien ça coûte et pourquoi c’est l’un des investissements les plus rentables pour votre maison
Abordons la question qui est sur toutes les lèvres : combien coûte un rejointoiement ? Au Québec, il faut s’attendre à un coût se situant généralement entre 10 $ et 30 $ par pied carré. Cette fourchette varie en fonction de plusieurs facteurs : l’état général du mur, la hauteur du bâtiment (qui peut nécessiter des échafaudages), la facilité d’accès et le type de mortier et de finition choisis. Pour la façade d’un duplex montréalais typique, l’investissement peut rapidement atteindre plusieurs milliers de dollars.
Face à ce chiffre, la tentation de reporter les travaux est grande. C’est pourtant le plus mauvais calcul que vous puissiez faire. Un rejointoiement n’est pas une dépense, c’est un investissement préventif parmi les plus rentables pour un propriétaire. Chaque dollar investi dans l’entretien de vos joints peut vous faire économiser dix, vingt ou même cent fois ce montant en réparations majeures futures. Un joint qui n’est plus étanche est une porte ouverte aux infiltrations d’eau. Celles-ci peuvent mener à des problèmes bien plus graves : pourriture de la charpente en bois, apparition de moisissures à l’intérieur, dégradation de l’isolation et, bien sûr, l’éclatement des briques.
Remplacer une section de mur complète, incluant la structure derrière, est une opération extrêmement coûteuse et intrusive. Le rejointoiement préventif est une « chirurgie » de surface qui préserve l’intégrité de tout l’organisme. De plus, une façade saine et bien entretenue a un impact direct et positif sur la valeur de revente de votre propriété. C’est un signe visible de la bonne santé du bâtiment, un argument de poids pour tout acheteur potentiel.

Le rejointoiement : la chirurgie esthétique et structurelle de vos murs en brique
Le rejointoiement est souvent perçu comme un simple « lifting » pour la façade. C’est vrai, une maçonnerie fraîchement rejointoyée redonne instantanément du cachet et de la netteté à un bâtiment. Les lignes sont claires, la couleur est uniforme, l’aspect général est rajeuni. Mais limiter cette opération à sa dimension esthétique serait une grave erreur. Le rejointoiement est avant tout une intervention chirurgicale qui vise à restaurer la fonction première du mur : être une barrière étanche et durable contre les éléments.
Comme le souligne l’Institut de la maçonnerie du Québec, la source principale des problèmes dans un mur de briques vient presque toujours de la défaillance des joints. C’est par là que la bataille se perd ou se gagne. Un rejointoiement professionnel ne fait pas que combler des vides. Il restaure l’étanchéité, stoppe les infiltrations d’eau, et met fin au cycle destructeur du gel-dégel qui est le pire ennemi de la maçonnerie au Québec. C’est une intervention qui traite la cause du problème, et non seulement ses symptômes.
La détérioration des joints de mortier représente souvent la source principale des désordres observés dans une paroi de maçonnerie. Un joint détérioré laissera l’eau de pluie pénétrer à l’intérieur des murs. Lors des cycles de gel-dégel, toute l’eau contenue dans les matériaux qui n’a pu s’évaporer va geler et causer des dommages à la maçonnerie.
– Institut de la maçonnerie du Québec, Le rejointoiement des ouvrages de maçonnerie
En agissant sur les joints, on protège donc l’ensemble des composants du mur : la brique, mais aussi l’isolant, la structure et la qualité de l’air intérieur. C’est une opération qui a des bénéfices à la fois visibles (l’esthétique) et invisibles (la performance et la durabilité). C’est pourquoi un rejointoiement bien exécuté peut augmenter la valeur de revente d’une propriété de 3 à 5%, car il envoie un message clair : ce bâtiment est sain, solide et a été entretenu avec soin.
Les fissures en escalier dans la brique : le signal d’alarme d’un mouvement de fondation
Tandis qu’un mortier qui s’effrite est un signe de vieillissement normal, l’apparition de fissures en escalier qui suivent le tracé des joints est un symptôme beaucoup plus alarmant. Ce type de fissure n’est généralement pas causé par un problème de mortier, mais par un mouvement dans le sol sous le bâtiment. Il peut s’agir d’un tassement de sol, d’un problème de drainage près des fondations ou, dans les cas plus sévères, d’un affaissement de la fondation elle-même.
Ignorer une fissure en escalier, c’est ignorer une sirène d’alarme. Si vous observez ce type de phénomène sur votre façade, la première chose à faire n’est pas de la reboucher, mais de la surveiller. La reboucher sans comprendre la cause revient à mettre un pansement sur une fracture ouverte. Il est impératif de déterminer si la fissure est « active » (c’est-à-dire qu’elle continue de s’agrandir) ou si elle est « stable ». Une fissure active est le signe d’un problème en cours qui nécessite l’intervention rapide d’un spécialiste, souvent un ingénieur en structure, avant même le maçon.
Un protocole de suivi simple peut être mis en place par le propriétaire lui-même pour objectiver l’évolution. Cette surveillance est une information de première importance pour les professionnels que vous consulterez. Elle leur permettra de gagner un temps précieux dans leur diagnostic. Si une progression est notée, surtout après les cycles de gel et de dégel du printemps, il faut agir sans tarder.
- Marquez les extrémités : Utilisez un crayon gras ou un marqueur indélébile pour tracer un trait fin perpendiculaire à la fissure à ses deux extrémités. Notez la date à côté.
- Documentez photographiquement : Prenez une photo claire de la fissure, en plaçant une règle ou un ruban à mesurer à côté pour avoir une référence de taille. Répétez l’opération tous les mois.
- Observez sur une saison complète : Le comportement d’une fissure peut varier grandement entre l’été sec et le printemps humide. Une surveillance sur 6 à 12 mois donne une image fiable de son évolution.
- Analysez la progression : Si la fissure s’est élargie de plus de 2 millimètres en 6 mois, il est temps de consulter un expert en maçonnerie ou en structure de toute urgence.
- Planifiez préventivement : Même si la fissure est stable mais large, elle reste une porte d’entrée pour l’eau. Une fois la cause écartée, sa réparation doit être planifiée pour éviter des dégradations futures.
À retenir
- Le joint de mortier est un fusible conçu pour se sacrifier et protéger la brique. Son entretien est une stratégie, pas une corvée.
- La compatibilité du mortier est cruciale. Utiliser un mortier trop dur (ciment) sur un mur ancien (chaux) cause des dommages irréversibles à la brique.
- Un diagnostic précoce avec un simple tournevis et une inspection visuelle annuelle peut vous faire économiser des milliers de dollars en réparations majeures.
Le gardien de vos murs : le guide d’entretien pour une maçonnerie qui traverse le temps
La brique est l’un des matériaux de construction les plus durables qui soient. Pensez aux édifices centenaires de Londres, de Venise ou même du Vieux-Québec. Ces murs ont traversé les âges non pas parce qu’ils sont indestructibles, mais parce qu’ils ont été entretenus. La clé de leur longévité ne réside pas dans une formule magique, mais dans un principe simple : le soin périodique apporté à leurs joints. Une maçonnerie bien conçue et régulièrement entretenue peut facilement atteindre, et même dépasser, une durée de vie de 100 ans, même sous notre climat rigoureux.
Devenir le gardien de ses murs, c’est adopter un cycle d’entretien simple. Cela commence par une inspection visuelle chaque automne, avant les premières neiges, et chaque printemps, après la fonte. C’est à ces moments que les effets du gel-dégel sont les plus visibles. Cherchez les signes que nous avons vus : le mortier qui s’effrite sous la pression d’un tournevis, les fissures naissantes, les zones de décoloration qui trahissent une humidité persistante. Cette inspection ne vous prendra pas plus d’une heure, mais c’est l’heure la mieux investie de l’année pour votre propriété.
En changeant votre regard, en voyant vos joints de mortier non plus comme une faiblesse mais comme les gardiens dévoués et sacrifiables de votre investissement, vous transformez complètement votre approche. L’entretien n’est plus une réaction à un problème, mais une action proactive de préservation. Vous ne réparez plus, vous protégez. Et c’est cette philosophie qui permet à une maison de devenir un patrimoine qui traverse le temps.
Maintenant que vous comprenez l’importance cruciale des joints et que vous savez comment diagnostiquer leur état, l’étape suivante est de planifier une intervention adaptée. Qu’il s’agisse d’un rejointoiement partiel ou complet, confier ce travail à des maçons qualifiés qui respectent les règles de l’art est le meilleur moyen de garantir la pérennité de votre investissement.